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The raft. Redux. Sculpture 2024. Matériaux composites. 200 x 30 cm
Érosion de la mémoire ... Projet de toile de 491 x 716 cm recouverte de bitume.
Georges Paumier. The Raft.    Projet de toile de 491 x 716 cm recouverte de bitume.
​​​​​​​Un jour le radeau de la Méduse deviendra complètement noir.
Le pigment noir, fabriqué à base de bitume, a été préparé avec beaucoup trop de plomb. Résultat : il n’a jamais séché et par conséquent le tableau noircit au fur et à mesure que le temps passe. 
En juillet 1816, un navire français nommé la Méduse, s’échoue au large de la Mauritanie. Faute de place dans les canots, près de 150 naufragés sont abandonnés sur un radeau de fortune. Pour eux c’est le début d’une longue descente aux enfers. Avec trois survivants, dont Savigny et Corréard, ainsi qu’avec le charpentier Lavillette, Théodore Géricault construit un modèle réduit extrêmement détaillé du radeau, lequel est reproduit avec la plus grande fidélité sur la toile finale – même les espaces entre les planches sont représentés. Cette toile de 491 x 716 cm, manifeste romantique,  représente le naufrage d’une frégate au large de la Mauritanie, qui est réellement survenu le 2 juillet 1816. Cette catastrophe a fait scandale, notamment à cause de l’incompétence du capitaine. Peint entre 1818 et 1819, Le Radeau de la Méduse – initialement intitulé Scène d’un naufrage – est l’histoire d’un scandale. Celui d’une catastrophe maritime survenue en 1816, qui provoqua la mort de 160 personnes, noyées au large de la Mauritanie après avoir embarqué sur la frégate Méduse. Le pigment noir, fabriqué à base de bitume, a été préparé avec beaucoup trop de plomb. Résultat : il n’a jamais séché et par conséquent le tableau noircit au fur et à mesure que le temps passe. Un jour le radeau de la Méduse deviendra complètement noir. Cette scène dramatique est l’œuvre du peintre français Théodore Géricault et constitue le plus célèbre de ses tableaux, Le Radeau de La Méduse, actuellement exposé au musée du Louvre à Paris Le 2 juillet 1816, échouée sur le banc d’Arguin, au large de l’actuelle Mauritanie, elle devient le théâtre d’une lutte pour la survie impliquant près de 150 passagers. Le radeau de fortune qui fut construit inspira la célèbre toile de Géricault, «Le Radeau de la Méduse», exposée au Musée du Louvre à Paris. Au 19e siècle, une flottille est mobilisée pour acheminer fonctionnaires et militaires vers la colonie de Saint-Louis, au Sénégal. Parmi les quatre navires assignés à cette mission, la frégate la Méduse se trouve au centre d’un épisode nautique marquant. Le 2 juillet 1816, échouée sur le banc d’Arguin, au large de l’actuelle Mauritanie, elle devient le théâtre d’une lutte pour la survie impliquant près de 150 passagers. Le radeau de fortune qui fut construit inspira la célèbre toile de Géricault, «Le Radeau de la Méduse», exposée au Musée du Louvre à Paris. En 1816, Louis XVIII, désireux de récupérer les comptoirs français au Sénégal, envoie une flottille pour rétablir la présence française. Le 17 juin 1816, sous le commandement de Hugues Duroy de Chaumareys, la frégate la Méduse, armée en flûte avec 14 canons, la gabare la Loire, la corvette l’Écho et le brick l’Argus quittent la rade de l’île d’Aix. À bord, un groupe hétéroclite comprenant des ingénieurs, un commissaire supérieur de la marine, un préfet apostolique, des enseignants, des chirurgiens, des pharmaciens, des ouvriers, des femmes, des enfants, et d’autres, forment un contingent varié destiné à établir une nouvelle colonie. Le colonel Schmaltz, nouvellement nommé gouverneur de la colonie du Sénégal, fait partie des passagers à bord de la Méduse. De grandes quantités de matériel sont embarquées. Le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys, âgé de 53 ans, n’a pas mis le pied sur un navire depuis 25 ans. Les premières difficultés à quitter le pertuis d’Antioche en témoignent. Pressé par les impératifs de monsieur Schmatlz, désireux d’atteindre rapidement le Sénégal avant la saison défavorable, le capitaine prend la décision de tirer parti des alizés portuguais, touchés une fois passé le cap Finisterre. La Méduse distance les autres navires, qui étaient censés progresser selon une navigation ordonnée. À l’approche de Madère, le navire louvoie toute la nuit, craignant les Huit-Roches signalées dans les parages. Bien qu’évitant malhabilement ces dangers, La Méduse, au matin, se trouve 30 lieues trop à l’Est de l’île attendue. Chaumareys déclare que les courants du détroit de Gibraltar ont drossé violemment la frégate. De même, les cartes contenues dans l’Hydrographie française, qui avaient été mises à sa disposition, ainsi que la montre marine, étaient, dira-il plus tard, défectueuses. Plusieurs épisodes témoignent d’ores et déjà du manque de rigueur à bord de la Méduse : un mousse de quinze ans disparaît en mer en observant les culbutes des marsouins, tandis qu’un incendie, résultant de l’imprudence du maître boulanger, se déclare à bord. Après Tenerife, la flottille est confrontée à des tempêtes fréquentes et à des courants poussant dangereusement la Méduse vers la côte. Malgré la nécessité de gouverner vers l’Ouest, le capitaine Chaumareys s’entête dans une série de décisions regrettables et persiste à vouloir s’approcher du rivage. 
Le 16 juillet, les naufragés, épuisés et désespérés, unissent leurs forces dans un ultime effort pour construire un radeau plus petit et plus léger. Cependant, la tentative de mise à l’eau tourne au drame lorsque le radeau chavire. Les derniers survivants se résignent à leur destin. Le lendemain, un na vire apparaît à l’horizon. La toile de Géricault témoigne de l’horreur indicible vécue par les naufragés de la Méduse. Ce sont ces derniers instants sur le radeau que le peintre a choisi de représenter sur son tableau.
Le 17 juillet, l’Argus parvient à sauver les rescapés du radeau de la Méduse : seulement 15 hommes sur les 147 passagers embarqués initialement. 5 d’entre eux meurent en chemin. Rapatrié en France à bord de la Loire en novembre, le capitaine Chaumareys se retrouve au cœur d’un procès retentissant. Le 24 février 1817, le tribunal militaire, installé à bord du vaisseau amiral mouillé dans la Charente, rend son verdict. Chaumareys est condamné à trois années de prison et radié de la Marine.
Le tumulte qui suit cette tragédie se transforme en une critique acerbe contre une marine perçue comme archaïque et dominée par les royalistes, réticents à intégrer les avancées apportées par l’Empire dans le domaine naval. Deux ans après le procès, le jeune peintre Géricault s’immerge profondément dans son sujet, plongeant dans les écrits poignants de deux survivants. Il explore les hôpitaux et les morgues, scrutant les agonisants et les défunts. En quête de vérité, Géricault reconstruit même un radeau en mer, observant avec précision son roulis sur les vagues pour capturer l’authenticité de l’horreur vécue.
Le 25 août, soit 52 jours après le naufrage, la frégate Colomba arrive près de l’épave de La Méduse. Contre toute attente, trois ultimes survivants émergent, qui avaient fait le choix de rester à bord. Pour survivre, ils se sont partagés des repères distincts : le premier au mât de misaine, le second au grand mât, le troisième au mât d’artimon, et n’ont quitté leur refuge que pour récupérer des vivres : eau-de-vie, suif, lard salé, prunes... que recelait encore la Méduse. Douze de leurs compagnons restés sur la frégate avaient tenté de construire un radeau, mais le destin de cette tentative reste inconnu ; sans doute fatal. Arrivées respectivement les 6 et 7 juillet à Saint-Louis, ville alors misérable nichée sur un banc de sable formé par le fleuve Sénégal, l’Écho et l’Argus sont surpris par l’absence de la Méduse au débarquement. Une situation qui suscite l’inquiétude. Du côté des membres d’équipage de la Méduse, certaines chaloupes gagnent la côte : des hommes tentent leur chance dans le désert, accablés par la soif, la marche, et l’hostilité des Bédouins rencontrés. Ils sont récupérés après quinze jours d’errance. Pendant ce temps, d’autres chaloupes restent en mer et réussissent à atteindre Saint-Louis en quatre jours. Parmi les occupants de ces embarcations figurent le commandant Chaumareys et le colonel Schmaltz, apportant avec eux les premières nouvelles de la tragédie de la Méduse. Pendant ce temps, 4 officiers, 120 soldats, 15 matelots et 8 civils dont une femme errent toujours sur l’océan. Aucun officier de La Méduse n’étant resté pour prendre le commandement, l’organisation des naufragés doit s’opérer au hasard. Les pièces de bois, trop longues car dépassant à bâbord et à tribord, maintiennent le radeau en travers, entravant toute progression vers la terre pourtant proche.
Les provisions de biscuits s’épuisent dès le premier jour, intensifiant les tensions existant à bord. L’un des survivants, le chirurgien Jean Baptiste Henri Savigny témoignera dans Le naufrage de la Méduse, Relation du naufrage de la frégate la Méduse écrit avec Alexandre Corréard texte d’époque republié aux éditions Folio : ‘’Ceux qui survivaient étaient dans l’état le plus déplorable ; l’eau de la mer avait enlevé l’épiderme de nos extrémités inférieures ; nous étions couverts de contusions ou de blessures qui, irritées par l’eau de la mer, nous arrachaient à chaque instant des cris effroyables. […] Une soif ardente, redoublée par les rayons d’un soleil brûlant, nous dévorait ; elle fut telle que nos lèvres desséchées s’abreuvaient avec avidité de l’urine qu’on faisait refroidir dans de petits vases.’’
Les conditions, déplorables, engendrent rapidement des hallucinations et des mirages. Les disparitions en mer et les suicides se succèdent. Une bataille sanglante éclate, faisant 65 victimes à bord du radeau. Affamés et assoiffés, les survivants tentent en vain de pêcher des poissons volants et d’harponner des requins avec une baïonnette tordue pour cet effet. L’épuisement pousse certains naufragés à ronger les cordages, leurs ceintures, et même leurs chapeaux. Face au désespoir, tous finissent par s’adonner au cannibalisme, cuisant la chair des défunts dans un foyer improvisé avant de finir par la manger crue.
Aucune pitié ne gagne l’équipage lorsque deux militaires sont surpris derrière une barrique de vin qu’ils ont percée et à laquelle ils boivent avec un chalumeau. Condamnés à mort, ils sont jetés à l’eau. D’autres rébellions éclatent, réduisant drastiquement l’équipage. Au 10 juillet, une trentaine de passagers sont encore en vie, la moitié agonisant. Dans un acte macabre, les malades sont supprimés pour doubler la ration des plus forts en poisson pêché.
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